Toutes les RHD sont des merguez !

"Deal with it !" comme ils disent outre manche...

Nous sommes en février 2010 et je commence la descente aux enfers.

Pour rappel, une Evo 5 GSR comme la mienne en 2010 s'achetait environ 7500€ à un particulier, mais l'entretien coûte le même prix que pour une 911 contemporaine, voyez-vous le piège arriver ?

Mais j'ai fait attention, j'ai pris une auto entretenue dans un garage réputé ! (The Racing Line à Halifax. Ils ont mis la clé sous la porte en 2011...). Je suis donc à l'abri des ennuis ! Hein ? Non ? Je me trompe ? Oui, je me trompe...

Février 2010 donc, mon radiateur se met à suinter lorsqu'il monte en température et pression. En chauffant, le liquide de refroidissement se dilate et mets le radiateur en pression, sur le haut du radiateur, le bouchon fait office de soupape et libère le trop plein une fois la pression prédéfinie atteinte. Ce radiateur est fait d'un corps en aluminium sur lequel sont sertis les deux extrémités en plastique. Chaque élément ayant sa propre vitesse de dilatation, il faut compenser d'une façon ou d'une autre. Je suppose que pour le radiateur, c'est l'élasticité du plastique qui compense. Mais un polymère, cela vieillit, essentiellement à cause de la chaleur et des UV. Et ce qui devait arriver, arriva, mon radiateur a finalement choisi de cesser d'être étanche.

Pour son remplacement, il y a plusieurs solutions : La pièce d'origine à 1000€ environ neuve ou quelques centaines d'Euros en occasion ou un radiateur aluminium à gros volume.

Ce sera mon premier contact avec une pièce aftermarket. J'opte pour un Mishimoto commandé aux US directement (je ne connaissais personne en France et les anglais prenaient une marge indécente). Sitôt déballé, sitôt monté et quelle déception ! Trop large, il frotte partout lors du montage, pas vraiment droit il se monte en forçant, les soudures sont moches... Mais il ne fuit pas !

Mai 2010, et crac le moteur.

C'est l'histoire d'une bougie NGK Ralliart qui avait sûrement de nombreuses années qui a décidé de se casser. Bilan, un cylindre dans le sac. Ce qui est rassurant c'est que vu l'état de la distribution, si ce n'est pas la bougie qui avait tué le moteur, la distribution s'en serait chargée...

J'ai choisi de faire monter un moteur d'Evo 6 d'occasion au lieu de forger celui qui était dans l'auto. Si c'était à refaire aujourd'hui, sur une RHD, je forgerai. Sur une 5 ou 6 LHD, je pense que je resterai d'origine pour privilégier la cote de l'auto.

Mars 2011, je sors l'auto pour une petite balade dans ma campagne landaise. Quelques kilomètres de mise en température de l'auto et je m'engage sur un des mes terrains de jeux favoris, c'est à dire avec des talus bas ou absents et de la visibilité. Je démarre en première, je passe la seconde et j'écrase l'accélérateur, quel bonheur de voir ce compte-tours s'affoler et le moteur hurler sa joie !

Mais quelle tristesse de voir l’aiguille du compteur de vitesse rester sur place... Une fois le pied levé, je passe la troisième puis la quatrième et j'avance sur un filet de gaz. Pas de bruits suspects, je renouvelle l'expérience et accélère franchement en quatrième, même cause, même effet, une fois atteint 3000tr/min, il n'y a guère que le compte tour qui expédie son aiguille, les km/h eux n'augmentent plus.

Pas besoin d'être un expert pour savoir qu'il va falloir un embrayage neuf.

Octobre 2011, un goujon de turbo décide d'entamer un processus de rupture avec lui-même.

Mai 2012, fuite d'amortisseur avant.

En octobre de la même année, j'ai revendu l'auto et arrêté les frais... du moins sur celle là ! 

Bilan, j'aurai perdu prés de 6000€ en 2 ans avec cette auto. Et je ne compte pas les entretiens, juste les pannes. Pourtant, elle était suivie chez un pro, elle présentait bien, elle n'avait pas de rouille... Mon conseil est simple, prenez en compte les entretiens effectués et dûment tracés sur facture lors de l'achat, mais gardez toujours en compte que comme la GT-R aujourd'hui, l'Evo proposait des prestations de la tranche de prix supérieure. Et c'est bien ça qui se paye tôt ou tard.