Trackdays !
Mais il y a quand même quelques précautions à prendre avant d'aller rouler pour la première fois. Enfin, il me semble. Attention, je vous livre ici mon expérience personnelle et ma manière de faire. Il me semble qu'elle n'est pas trop mauvaise, voire plutôt bien adaptée.
Par contre, ce n'est pas moi qui vais vous apprendre à aller vite... Je suis lent !
Pourquoi aller sur piste d'abord ? Pour des raisons évidentes de sécurité, de bon sens et de respect des autres usagers de la route. Si vous voulez ne serai-ce qu'effleurer les capacités d'une Evo, il va vous falloir rouler vite, très vite. Bien plus vite que la vitesse autorisée sur des routes qui ne sont pas adaptées. L route pose un autre problème : les autres ! Ils sont là, devant, derrière, en sens inverse, à un intersection... Qu'ils soient à pieds, en voiture, en vélo, en moto, à poils ou à plumes ils vont vous gêner. Et accessoirement vous allez les mettre en danger. C'est là qu'entre en jeu le manque de sécurisation du réseau routier : arbre, talus, pylônes, maisons... et tout ce qui peut "traverser la route".
C'est là l'avantage principal du circuit : la sécurisation et l'accord tacite entre chaque participants qui dit que globalement, tout le monde est là pour rouler vite dans le même sens. C'est un grand pas en avant par rapport au réseau routier.
Avant toute chose, il faut savoir qu'une evo, c'est lourd : entre 1350 kg et 1650 kg environ selon les versions. C'est puissant, même d'origine... Oui, 300 ch, c'est puissant même aujourd'hui. Il y a donc 3 conséquences:
- L'huile va chauffer.
- Les freins vont chauffer.
- Les pneus vont chauffer.
En gros au bout de 4 à 5 tours rapides avec une auto d'origine sur une piste standard, les freins seront à l'agonie, la température d'huile flirtera avec les 130°C et les pneus glisseront énormément. Oui, après 10 à 12 minutes d'arsouille, votre auto sera dans le rouge.
Avant de se lancer dans l'achats de pneus hors de prix, d'un gros radiateur et d'un kit gros freins, il faut que le bon sens prime : choisissez une journée "open pitlane" pour débuter ! Par opposition au journées sous forme de sessions, l’accès à la piste est libre tant que le nombre maximum d'autos n'est pas atteint. A partir de là, "un qui sort, un qui entre". Lorsque des sessions sont organisées, elles durent 20 à 30 minutes et un groupe d'auto part en même temps. Donc, 15 à 20 furieux en paquet et votre Evo aura surchauffé à la moitié de la session ou avant...
Cependant, le roulage "open pitlane" mixe souvent les niveaux de pilotages et d'autos. Pour avoir roulé en 106 Rallye à Dijon avec des Evos et Sub préparées, je peux vous garantir qu'il y a encore le plis de mes fesses dans le siège et que mes rétroviseurs sont usés ! Se lancer seul n'est pas évident et demande un accompagnement. Le coaching par un moniteur diplômé me semble indispensable.
- Vidanges et entretien de l'auto à jour
- Pas de fuites (huiles, liquide de refroidissement)
- Des freins en bon état et adaptés : Plaquettes racing adaptées à une auto lourde (DS Uno, RC6... Le mieux est de demander conseil ou d'éplucher les sujets sur Evopassion), des disques de qualité, des durits tressées, du liquide de frein compétition (Motul RBF ou Castrol SRF par exemple) et si possible des écopes de frein (Les écopes de 5 sur une 6 ou TME, des déflecteurs sur les suivantes)
- Une géométrie adaptée aux pneus. De toute façon le carrossage maximum d'origine ne permettra pas d'exploiter pleinement des semi slicks ou équivalents
- Un kit de survie mécanique : un cric, de quoi changer les roues, de quoi purger, des microfibres et du lave glace pour garder un pare-brise propre
- Pour le pilote, une bouteille d'eau et un coach
Le coaching permettra d'appréhender au mieux les trajectoires, le freinage, les changements d'adhérence mais aussi le trafic ! Bref, sans parler d'aller vite dés le début, le coach permettra au moins de rouler en sécurité. Et ça, c'est déjà pas mal ;)
A ce stade, il ne me semblait pas nécessaire d'aller plus loin dans la préparation de l'auto. Le châssis d'origine et des pneus routiers permettent de garder un comportement progressif. Pas besoin non plus d'aller chercher des chevaux en plus, 300 ch, c'est déjà suffisant pour occuper un débutant. L'essentiel étant d'avoir une auto sûre au freinage efficace et endurant. Voir la pédale de frein s'écraser sans produire la moindre décélération est une sensation des plus désagréable.
Reste un dernier volet, une mise en garde. Attention à l'égo... au votre. Sur un trackday, on ne sait jamais qui pilote conduit l'auto d'à côté. Vous aurez autant de chance de doubler une 911 quasi neuve que de vous faire ouvrir par une Megane 3 RS. Inutile de mettre la charrue avant les bœufs, prendre le temps de mettre du rythme est la clé.
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